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Stéphane Allix : « Le constat que la mort n’existe pas est établi par des scientifiques »

La mort n’est pas une fin, puisqu’elle ne signerait pas la fin de notre conscience. Stéphane Allix, journaliste depuis 35 ans, a rencontré de grands scientifiques qui ont conforté ses travaux sur l’existence d’une vie après la mort. Dans cette œuvre, l’auteur de « La mort n’existe pas » place sa quête de savoir dans une dimension familiale, entre la vision de son frère défunt au Pérou, l’accompagnement de son père en fin de vie, et ses échanges avec sa fille Luna, 26 ans aujourd’hui, à qui il s’adresse au fil de ces pages.
Crédit photo : Melania Avanzato

                                                                 Crédit photo : Melania Avanzato

 

JD : Vous vous adressez à Luna tout au long de cette enquête. Était-il plus facile sur de tels sujets de poser des mots sur un livre, plutôt que de les communiquer de vive voix ?

SA : L’écrit et la forme du livre permettent d’entrer dans le détail et la subtilité d’un questionnement à la fois scientifique et personnel. Le sujet est vertigineux, il traite de la mort et de la vie après. Nos dimensions spirituelles touchent à une multitude de domaines : à la philosophie, au religieux, aux croyances. C’est un espace sur lequel chaque être humain a consciemment ou inconsciemment de nombreuses idées, croyances personnelles et certitudes, parfois. Mon travail de journaliste a consisté à laisser tout cela de côté, pour me concentrer sur les faits : ce que la science peut nous dire sur la conscience, ce que différentes expériences relatées par des témoins peuvent nous apprendre sur la relation entre le cerveau et la conscience, et la nature de notre conscience.

Si comme vous l’écrivez, « la mort n’est pas la fin », quand la fin a-t-elle lieu et comment la redéfinir ?

Il reste beaucoup de questions pour lesquelles je n’ai pas de réponse. Ce qui m’a intéressé dans ce livre est d’examiner des expériences se produisant autour de la mort, notamment une des plus importantes : l’expérience de mort imminente [ou EMI]. Elle touche beaucoup de monde depuis une cinquantaine d’années car il est aujourd’hui possible de ranimer des gens victimes d’un arrêt cardiaque. Or, 20 % d’entre eux disent avoir expérimenté un état de conscience très riche, documenté, intense, et parfois même, avoir observé leur environnement – se promener à distance, entrer dans un tunnel, voir de la lumière… – comme s’ils étaient sortis de leur corps. De mon côté, je me suis posé la question de s’ils vivaient un rêve, un processus hallucinatoire, une fabrication d’un cerveau en souffrance, ou un phénomène d’une autre nature. Pour synthétiser l’ensemble des recherches, on peut à la fois certifier que ces expériences sont réelles et non réductibles à des hallucinations ou des processus de souffrance cérébrale. Surtout, par une démarche journalistique – qui est la mienne depuis 35 ans -, je me suis aperçu que ces expériences dans lesquelles des gens sont capables de vivre quelque chose alors que leur cerveau n’est pas en capacité de fabriquer cette expérience là, sont très fréquentes. Elles posent ainsi la question de savoir si notre cerveau fabrique notre conscience, ou s’il tient un rôle différent dans la manifestation de cette dernière. Mes recherches de ces 15 dernières années auprès des scientifiques m’amènent à penser que notre conscience ne se réduit pas à l’activité de notre cerveau, et qu’elle survit à la mort physique du corps.

Ces 15 années d’enquête ont-elles amené des preuves irréfutables d’une vie après la mort, des preuves de nature à convaincre les plus sceptiques ?

Je le pense. Moi-même très sceptique et très cartésien, ce livre n’est pas le fruit d’une retraite spirituelle dans un monastère orthodoxe isolé. Il est le fruit d’une enquête auprès de médecins, d’une communauté scientifique en Europe et aux Etats-Unis, et de chercheurs étudiant la conscience sous différents angles. « La mort n’existe pas » n’est pas une phrase métaphorique, mais un constat établi par des scientifiques. La science est une communauté composée d’hommes et de femmes qui ont leurs émotions, qui émettent des avis parfois très divergents devant les mêmes faits. Quand des biologistes, des médecins ou des physiciens s’intéressent aux différents états de conscience, ils en viennent à poser l’hypothèse que la conscience survit à la mort du corps. Mais quand vous consultez les « sceptiques » qui dénoncent un manque d’éléments, ils n’ont pas lu d’études scientifiques ni rencontré de témoins d’EMI. Ils se confortent dans leur position de principe et c’est ce que j’essaie de combattre. On vit dans une société persuadée de tout savoir. Quand on va interroger les experts en astrophysique, en physique, en neurosciences, ils expliquent qu’on ne sait pas grand-chose : pas grand-chose sur la nature de la réalité, sur la nature du cerveau. On ignore même si la conscience nait dans le cerveau. Je parle de neuroscientifiques dirigeant les plus grands laboratoires dans leur domaine d’expertise… Pour moi, l’hypothèse prétendant que la conscience est complètement indépendante de l’activité du cerveau est solidement légitime.

« Notre conscience survit à la mort physique du corps »

Pour les familles endeuillées, par quel message d’espoir résumer cette enquête de 15 années ?

Au-delà des croyances propres à chaque individu, et qui leur donnent des capacités d’appréhender la mort d’un proche, la science et les outils de la raison nous permettent d’ouvrir des portes que l’on pensait exclusivement réservées au domaine du religieux. Le religieux est intime et dissociable de la science. La foi est un phénomène respectable et n’a pas besoin d’une validation scientifique pour être étayée. Je me place sur le terrain du journalisme et de l’enquête auprès de scientifiques, de médecins. Des personnes endeuillées me remerciant à la fin d’une conférence ne le font pas au titre de leur avoir vendu une nouvelle religion, mais parce que j’ai ouvert la possibilité d’une réflexion différente face à l’injustice apparente, l’adversité, le deuil. On peut se dire que les gens que l’on aime sont dans une autre forme de vie, d’existence qui nous est devenue invisible et avec laquelle on ne peut pas communiquer. Mais ils n’ont pas disparu dans un néant. C’est à chacun de faire son cheminement dans ce registre.

L’une des médiums sollicitées dans votre célèbre expérience « Le Test » est Christelle Dubois, aujourd’hui dirigeante de pompes funèbres. Les professionnels du funéraire doivent-ils élargir leur accompagnement aux familles par des profils ou des services intégrant des notions spirituelles ?

L’immense majorité des professionnels du funéraire exercent avec beaucoup d’éthique et de bienveillance. Cela induit de respecter la sacralité du moment et le respect du corps humain. Pour parler de la fin de vie, bon nombre d’infirmiers, d’aides-soignant(e)s font preuve de délicatesse quand ils s’adressent à un patient plongé dans le coma. Ils communiquent avec la personne comme si celle-ci était présente alors qu’elle est non-répondante. Ils procèdent ainsi parce qu’ils sentent que la conscience perçoit leurs gestes, quand d’autres sont dans une démarche strictement humaniste. Pour les soins apportés aux défunts, on peut agir de la même manière sans avoir besoin de croyance.

Donnerez vous une suite à cette enquête et pour y démontrer quoi ?

La question légitime que tout le monde se pose est de définir ce qui se passe après la mort. Mon enquête journalistique auprès de scientifiques s’est mêlée à une enquête personnelle pour vivre des expériences de conscience modifiée. Pour pénétrer ce monde spirituel que décrivent différentes traditions, des Bouddhistes en Inde jusqu’aux Chamanes en Amazonie. J’ai l’impression de n’être qu’au début d’une exploration, parce qu’elle permet de réaliser que l’on est beaucoup plus que cet être vivant auquel on est attaché. On traverse l’existence en s’imaginant que nous ne représentons qu’un corps qui vieillit puis finit par mourir, oubliant que nous sommes constitués d’une âme. Considérant que notre existence dépasse, de très largement, ce court passage que l’on passe sur Terre, que se passe-t-il après ? Cette question mérite encore plusieurs années d’investigation et je vais m’y employer.

Vers qui se tourner, à présent, pour apporter ces réponses ?

Il est intéressant de noter les similitudes parmi toutes les religions. Elles sont différentes sur certains grands thèmes, mais leur tronc commun est dans le constat que l’être humain n’est pas réductible à son apparence physique. Une âme, un souffle de conscience le complètent. Il existe des divergences sur l’après : est-ce qu’on se réincarne ? Se dirige-t-on vers un autre espace dimensionnel ? Il faut revenir aux différentes sources de traditions spirituelles et j’ai l’intime conviction qu’elles disent la même chose. Dans les Vedas hindous ou dans Le livre des morts tibétain* figurent des descriptions reprises aujourd’hui par la science, portant sur l’entrée de la conscience sur ce monde non-local après la mort. Les parallèles sont troublants. C’est un espace d’investigation que je trouve fascinant.

* Les Vedas, textes religieux, auraient été écrits à partir de 1 900 avant JC. L’œuvre tibétaine, elle, est datée du VIIIe siècle.

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