Dans un contexte où le changement climatique nous amène à repenser chaque aspect de notre quotidien, il est nécessaire de nous interroger sur l’impact environnemental des pratiques funéraires. Ces rituels, profondément ancrés dans nos traditions culturelles, jouent un rôle essentiel dans le processus de deuil et l’hommage rendu aux défunts. Pourtant, il devient important d’explorer comment réduire leur impact environnemental tout en respectant ces moments précieux.
Dans cette logique, la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF) a souhaité conduire une étude dédiée à l’empreinte carbone des obsèques. Cette étude vise à analyser, étape par étape, les émissions de gaz à effet de serre générées par chaque étape du rite.
L’objectif est de fournir des données claires, chiffrées et objectives afin de mieux comprendre l’impact environnemental des rites funéraires. En rendant ces informations accessibles, la CSNAF a souhaité permettre à chacun de faire des choix éclairés, en cohérence avec ses convictions personnelles et environnementales.
Découvrez plus en détails l’étude complète du CSNAF
Cérémonie
43 à 50%
de l'empreinte carbone totale
Caveau
jusqu'à 28%
de l'empreinte carbone totale
Gaz naturel
jusqu'à 25%
de l'empreinte carbone totale
Monument funéraire
jusqu'à 7%
de l'empreinte carbone totale
Cercueil
3 à 4%
de l'empreinte carbone totale
Hommages post-crémation
jusqu'à 3%
de l'empreinte carbone totale
Inhumation ou crémation, quel choix pour la planète ?
Les résultats de l’étude du CSNAF ont montré que l’empreinte carbone des obsèques avec inhumation est presque identique à celle des obsèques avec crémation. L’analyse montre en effet que l’essentiel de l’empreinte carbone provient non pas du processus de réduction du corps, mais majoritairement des cérémonies.
Inhumation
Crémation
Alors, comment agir concrètement pour réduire l’impact environnemental des rites funéraires ?
Il est possible d’adopter plusieurs bonnes pratiques, en intervenant sur les éléments qui pèsent le plus dans le bilan carbone et ceux sur lesquels il est possible d’agir :
- Le caveau
Dans le cadre d’une inhumation, plusieurs possibilités se présentent et influencent l’empreinte carbone du rite :
0
kgCO2e
Caveau de famille existant
24
kgCO2e
Inhumation pleine terre
173
kgCO2e
Caveau 4 places
267
kgCO2e
Caveau 4 places
Privilégier un caveau pouvant accueillir plusieurs défunts permet de mutualiser l’impact environnemental en répartissant l’empreinte carbone. L’inhumation en pleine terre constitue également une option écologique, limitant les impacts liés aux constructions.
- Le monument
La majeure partie des émissions liées au monument dépend du mix énergétique du pays d’extraction du granit, du lieu de fabrication, ainsi que de la distance parcourue jusqu’au site d’inhumation. Choisir un monument fabriqué en France avec du granit français permet ainsi de limiter significativement son empreinte carbone.
| Fabrication française | Fabrication indienne | Fabrication chinoise | |
|---|---|---|---|
| Granit français | 183 kgCO2e | 652 kgCO2e | 730 kgCO2e |
| Granit indien | 333 kgCO2e | 543 kgCO2e | 728 kgCO2e |
| Granit chinois | 374 kgCO2e | 691 kgCO2e | 579 kgCO2e |
| Granit brésilien | 351 kgCO2e | 737 kgCO2e | 816 kgCO2e |
| Granit sud-africain | 335 kgCO2e | 678 kgCO2e | 757 kgCO2e |
| Granit norvégien | 222 kgCO2e | 642 kgCO2e | 711 kgCO2e |
- Le cercueil
Plusieurs facteurs influencent le poids carbone d’un cercueil, comme l’essence du bois, son origine, le transport ou encore les finitions (emblème, teinte, vernis). Toutefois, le critère le plus déterminant reste l’origine du bois et le lieu de fabrication. Opter pour un cercueil fabriqué en France, à partir de bois local, est donc une bonne pratique pour réduire l’empreinte environnementale des obsèques.
22
kgCO2e
26
kgCO2e
Cercueil français
36
kgCO2e
42
kgCO2e
Cercueil italien
38
kgCO2e
45
kgCO2e
Cercueil hongrois
44
kgCO2e
52
kgCO2e
Cercueil roumain
63
kgCO2e
70
kgCO2e
Cercueil polonais
- Les hommages post-crémation
Le choix du lieu de dispersion des cendres influence l’empreinte carbone du rite. Par exemple, la dispersion dans un jardin du souvenir génère une empreinte carbone nettement inférieure à celle de la dispersion en mer, qui nécessite des déplacements plus longs et l’utilisation d’un bateau.
4
kgCO2e
Dispersion en jardin du souvenir
14
kgCO2e
Cavurne
23
kgCO2e
Colombarium en granit
33
kgCO2e
Colombarium en béton
295
kgCO2e
Dispersion en mer
- La taille de l’assemblée et les modes de transport
Pour limiter l’empreinte carbone de la cérémonie, il est conseillé de réduire la taille de l’assemblée et de privilégier des modes de transport décarbonés, comme le covoiturage, les transports en commun ou les véhicules électriques.
2,18
kgCO2e
VS
0,54
kgCO2e
source : Ademe
- La restauration
Privilégier une collation végétarienne ou à base de viande blanche permet de réduire significativement l’empreinte carbone, la viande blanche émettant jusqu’à cinq fois moins de gaz à effet de serre que la viande rouge.
Pour en savoir plus, découvrez l’étude complète de la CSNAF sur l’empreinte carbone des rites funéraires en France.
